Le vieux : source de sagesse respectée
« Quand on retire la parole à quelqu’un, on le sort de l’humanité »
Simone de Beauvoir
Au Maroc, on écoute les vieux qui sont volontairement considérés comme des médiateurs. Leur expérience donne poids à leur parole et confère autorité[1].
« Le fossé entre vieux et actifs est plus profond en France qu’au Maroc où les différences des codes et la différence des connaissances sont d’ordre culturel ou spirituel. Un vieux avec des bagages normaux peut les franchir. En France, pour franchir le fossé, il faut à la base devenir un esclave de la techno : internet, ,arborescences, téléphone portable, carte à puces… En France, la personne âgée me paraît larguée, elle n’a plus droit à la parole, au Maroc elle est source de proposition.»
Rhadija, publicitaire à Paris.
Lors de disputes familiales ou de voisinage, leur avis et même leur jugement comptent. Ils occupent une place et trouvent réponse positive à une question existentielle : « A quoi je sers ? »
« Autant en Europe on le fait sentir son inutilité, autant au Maroc la personne âgée sera considéré comme une ressource. C’est un pays ou règne une tradition d’accompagnement de la vieillesse et de respect devant l’âge.»
Mohamed, traducteur à Cologne.
« Il n’y a pas, dans la société marocaine, un seul garçon, quelque soient son âge et son degré social, qui n’embrasse la main de son père. Autrement il serait regardé comme un étranger. »[2]
SM Hassan II, cité dans La mémoire d’un Roi, entretiens avec Eric Laurent, Paris 1993
Laisser un commentaire